Après les premières démarches pour obtenir l’accord du chef de village et des autorités académiques, nous trouvons un local à louer dans le village et, avec Vaty, l’institutrice, nous repeignons la salle de classe. L’école ouvre ses portes le 22 octobre 2012.
Les élèves affluent malgré quelques abandons dans les premières semaines, pour la plupart des garçons âgés de 12 à 15 ans : quelques-uns travaillent à temps partiel (ramassage de bois pour les besoins familiaux, ramassage de ferraille qu’on leur achète au poids, déblaiement des gravats dans les chantiers de construction…) mais la raison principale en est certainement le fait qu’une discipline scolaire leur pèse puisqu’ils ont grandi dans la rue et que personne ne les pousse à aller à l’école, les parents étant absents toute la journée. Nous nous retrouvons alors avec une trentaine d’élèves dont l’assiduité est remarquable, en grande partie des enfants de 5 à 12 ans.
Maisons des élèves
Les premiers jours, pas de tables ni de chaises… les Cambodgiens ont l’habitude de s’asseoir par terre sur des nattes et les enfants ne semblent pas trop désorientés.
Nous mettons deux groupes en place : l’un le matin, constitué d’enfants qui ne sont jamais allés à l’école, l’autre l’après-midi pour ceux qui ont quitté l’école entre le niveau 1 et 4.
Beaucoup, que ce soit ceux du matin ou de l’après-midi, amènent souvent des petits avec eux. On s’arrange pour les accueillir car cela permet aux plus grands de venir régulièrement malgré le travail qu’ils ont souvent à accomplir à la maison. Tous jeunes, les enfants au Cambodge assument multiples tâches ménagères en l’absence des parents: lavage des vêtements de toute la famille, courses, préparation des repas, garde des petits…
Très vite, nous embauchons une personne supplémentaire pour aider l’institutrice car, outre les cours de khmer, mathématiques et éveil, le travail ne manque pas : aide aux devoirs, gestion d’une bibliothèque que nous avons pu créer grâce aux dons en livres d’une ONG de Phnom Penh, ménage de l’école, hygiène; les enfants n’ont pas l’eau courante chez eux mais de simples jarres permettant de recueillir l’eau de pluie et marchent souvent pieds-nus, il y a donc du travail en perspective.
Au bout de six mois, je rentre en France en laissant derrière moi une école en pleine évolution. Les enfants sont avides d’apprendre et ravis qu’on s’occupe d’eux. Ils se sentent chez eux à l’école et y trouvent l’écoute nécessaire. Les deux enseignantes sont très impliquées et accomplissent leur tâche avec beaucoup d’enthousiasme. Je pars sans aucune inquiétude. Les enfants sont entre de bonnes mains. Il faut, après six mois d’accompagnement quotidien dans leurs tâches, que je laisse les institutrices voler de leurs propres ailes.
Catherine Garmier
Année scolaire 2013/2014
Le début de l’année scolaire a été marqué par le déménagement dans de nouveaux locaux qui comportent un grand jardin, ce qui nous a fait cruellement défaut l’année dernière, et par l’ouverture de la classe de maternelle.
Nouveaux locaux La classe de maternelle
Les nouveaux locaux sont nettement plus spacieux que les anciens, ce qui nous a permis d’installer la classe de maternelle de plein pied avec une salle de bain attenante et une porte donnant directement sur le jardin : c’est beaucoup plus pratique pour l’accueil des petits, les séances de motricité, les jeux et les séances d’hygiène.
Motricité Jeux On apprend à se laver les mains
Les élèves de primaire sont installés au premier étage dans une grande salle lumineuse.
Dans la classe Apprentissage des nombres: loto Vaccinations publiques
Netra prend la classe de maternelle le matin pendant que Vaty suit les enfants de CP/CE1 qui ont commencé leur scolarité avec nous l’année précédente. L’après-midi, Vaty fait cours aux 10/14 ans, ceux qui ont déjà été scolarisés, et qui ont atteint le niveau CE2/CM1; Netra, quant à elle, récupère les élèves qu’a eu Vaty le matin pour une séance de soutien de maths et de khmer, suivie d’activités artistiques, de lecture de contes et de jeux divers.
Au total, une cinquantaine d’enfants fréquentent l’école tous les jours.