Notre centre a rouvert ses portes le 1er septembre. Alors que nous comptions envoyer très vite nos élèves à l’école publique, coup de théâtre: le nouveau ministre de l’éducation nationale, Hang Chuon Naron, a décidé de mettre fin à la corruption. Il s’est entre autres attaqué cette année aux épreuves du bac. Les surveillants ne sont plus sortis au milieu des épreuves en laissant les élèves composer seuls, d’où les tricheries qu’on peut aisément imaginer, et les sujets n’ont pas été vendus avant les épreuves. Résultat: seuls 25% des candidats ont réussi leur bac. L’éducation nationale a donc dû organiser des sessions de rattrapage qui se sont déroulées pendant la semaine du 12 au 17 octobre. Les locaux et les enseignants ayant été réquisitionnés pour les examens, les élèves de primaire et de secondaire n’ont repris le chemin de l’école publique que début novembre. Pour en savoir plus, cf l’article du petit journal: http://www.lepetitjournal.com/cambodge/accueil/actualite/196958-interview-1-2-ministre-de-l-education-hang-chuon-naron-reforme-a-tous-les-etages
En attendant la rentrée scolaire nous avons continué provisoirement les mêmes activités que l’an passé. Netra a encadré la classe de maternelle le matin et Vaty a pris en soutien scolaire tous les élèves de primaire. L’après-midi a été consacré à diverses activités telles que éducation artistique, sport, anglais et jeux. Nous avons cette année deux volontaires françaises qui nous aident; l’une est animatrice diplômée et l’autre prend de petits groupes d’élèves pour leur enseigner l’anglais et travaille en collaboration avec Vaty pour la former à des méthodes d’enseignement plus modernes.
L’ONG M’lop Tapang qui s’occupe de 2000 enfants des rues à Sihanoukville a englobé cette année 23 de nos élèves dans son programme « back to school » et a fait les démarches auprès du directeur de l’école de Kleang Leu pour que nos élèves soient réintégrés à l’école publique dès la rentrée scolaire. M’lop Tapang a en outre distribué à chacun de nos élèves un uniforme scolaire, des cahiers et des crayons. Nous avons complété la distribution en rachetant un uniforme à chacun des enfants afin qu’ils puissent se changer et leur avons fourni également des règles, des gommes et le matériel manquant.
Les premiers essayages. Tout le monde est très fier de son uniforme!
Jour de rentrée scolaire officielle. Dans la cours de l’école publique.
En janvier, nous avons travaillé avec les plus grands élèves sur les droits de l’enfants à l’école et à la maison. La tâche était ardue dans un pays gangrené par la corruption et le résultat nous a laissés un peu perplexes car un grand nombre 
d’enfants trouvaient normal que les instituteurs leur réclament de l’argent à l’école et le fait d’être battus par leurs parents. Nous espérons cependant que ce travail initiera chez eux une réflexion qui servira à leurs propres enfants plus tard.
Nous avons également fait appel, pour des séances d’information, à Action Pour Les Enfants (APLE), une ONG de lutte contre la pédophilie basée au Cambodge, qui a éduqué, en 2013, 1200 enfants de six ans et plus dans des écoles primaires et des communautés du pays, et invité nos élèves et leurs parents ainsi que les enfants du voisinage qui le souhaitaient. Une soixantaine de jeunes ont assisté à cette information.
Par le biais d’un concours de photos, primées, nos élèves ont élaboré un règlement que petits et grands étaient à même de comprendre.
Nous avons fait l’acquisition de 6 postes informatiques et embauché le samedi et dimanche matin, un professeur qui a dispensé des cours à 24 enfants par groupes de 6.
Enfin, il ne faut pas oublier le travail de nos bénévoles en France qui ont multiplié les
actions ( Marchés de Noël, ventes de 
gâteaux, présence aux journées dédiées aux associations…) et l’aide de diverses associations de notre région qui nous ont permis de boucler aisément notre budget.
Avec un effectif de 80 enfants, 2 institutrices et une femme de ménage, notre école a maintenant atteint sa vitesse de croisière. Nous avons, pour la première année, ouvert le centre en août 2015 pour que les enfants désoeuvrés pendant les vacances scolaires puissent venir y pratiquer des activités et poursuivre l’apprentissage de l’anglais et de l’informatique.